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    En 1989, Leïla Marouane est sauvagement battue par un commando et laissée pour morte. En publiant Le châtiment des hypocrites, elle a voulu exorciser ce traumatisme.

    Leïla Marouane a toujours su qu’elle serait écrivain, dès sa première lecture. Bercée par la machine à écrire de son père, fascinée, façonnée par le combat militant de sa mère, elle éprouve le sentiment d’être venue à l’écriture “sans aucun mérite”. Tout naturellement.

    Elle débute par le journalisme. Ses articles lui valent des menaces, jusqu’à cette agression où, en descendant du bus en 1989, elle passe très près de la mort. Elle quitte son pays peu après. L’exil confirmera son élan d’écriture.

    Son troisième roman, Le châtiment des hypocrites, exprime une douleur longtemps contenue. Celle d’avoir été agressée personnellement. Celle aussi d’avoir perdu son amie d’enfance. “J’aurais pu débuter dans l’écriture avec Le châtiment des hypocrites. Par rapport au silence. Mais j’ai refoulé ma propre agression, j’ai refoulé la mort de Faddia. Jusqu’à ce livre... En l’écrivant j’ai eu la sensation de me dégager de mes propres refoulements. Je pensais me raconter moi ; je ne me rendais pas compte que l’histoire de Faddia était là, en filigrane. Faddia a été tuée. J’ai décidé qu’elle allait survivre”.

    Leïla Marouane raconte le destin de son personnage, Fatima, dans un long récit à la troisième personne, à l’exception de l’épilogue, où l’héroïne devient narratrice et passe aux aveux, avec pour seul interlocuteur une tortue. “C’est un roman sur les silences, sur les non-dits. C’est aussi ma façon d’inviter toutes les femmes, celles qui me sont proches comme celles que je ne connais pas, les femmes du monde entier, à dire. A ne plus avoir peur de dire”.
    L’auteur dit la violence sans la décrire : Fatima, enlevée, violée, puis prostituée, abandonne son premier enfant. Aucune de ses multiples grossesses n’atteindra son terme par la suite.
    “La violence ? Ce thème revient constamment dans nos réunions. Parmi les femmes qui m’entourent et qui ont maintenant la quarantaine, rares sont celles qui ont des enfants. C’est une peur qui est restée. Un choix inconscient.”

    La colère pousse Leïla Marouane bien au-delà d’un combat féministe, vers des questions existentielles. Elle évoque le monde méditerranéen comme une contrée où rien n’incite à l’épanouissement de la femme : “J’ai lu le Talmud, la Bible, le Coran. Aucun ne favorise jamais les femmes. Il y a dans la Kabbale une phrase magnifique qui dit “Dieu compte les larmes des femmes”… Je trouve ça merveilleux. Mais en même temps, dans la réalité, on s’en fout des larmes des femmes. Dans les textes, c’est la femme qui doit se couvrir. Pourquoi doit-on forcément dissimuler le corps comme si c’était une tare ? La femme est une négation dans tous les textes. On ne peut pas se permettre d’être mystiques, nous les femmes. J’aimerais bien avoir une vie mystique, être en rapport avec le spirituel . Mais je ne peux pas. Jusqu’à présent je n’ai pas trouvé de religion en ma faveur”.

    Le livre de Leïla Marouane est un livre violent, douloureux, un roman presque noir. L’auteur affirme la revendication d’une liberté absolue. Dans son parcours s’imbriquent violence, création et liberté.
    “Dans un pays méditerranéen comme le mien”, dit-elle, “dès qu’on est une fille on vous rappelle tout de suite le sens de l’honneur. Dans les patios, les femmes ne parlaient que de ça : une femme qui n’était plus vierge, une femme qui tombait enceinte en dehors du mariage, c’était horrible, c’était une catastrophe. ça l’est toujours.(…) Je ne pense pas qu’il y a un modèle idéal à suivre. J’ai remarqué qu’aujourd’hui encore, dans la société parisienne, les femmes ne sont toujours pas respectées et écoutées comme elles le devraient”.
    Leïla Maouane tire cette conclusion amère et provisoire : “Dans mon pays, il y a beaucoup de femmes qui se mobilisent, ainsi que des hommes. La chose qui manque vraiment dans les régimes sous dictature, comme l’Algérie, ce sont des lois. On a besoin de lois pour respecter l’Autre, son espace, sa liberté”.

    Maya Michalon
    L'autre Rive - Hors Série - Novembre 2001


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  • Résumé :


    Cet ouvrage de Jacques Salomé nous initie à l'art de communiquer en conscience. Il nous propose, entre autres, quelques repères pour : Explorer les zones d'ombre de notre personnalité qui nous enchaînent dans notre relation avec autrui et avec nous-même. Apprendre à surmonter les violences, les blessures Cet ouvrage de Jacques Salomé nous initie à l'art de communiquer en conscience. Il nous propose, entre autres, quelques repères pour : Explorer les zones d'ombre de notre personnalité qui nous enchaînent dans notre relation avec autrui et avec nous-même. Apprendre à surmonter les violences, les blessures et les souffrances. Sortir des fidélités contraignantes et aller de la fidélité à l'autre à la fidélité à soi. Vivre les deuils successifs de notre existence et en sortir plus grand. Découvrir l'espérance spirituelle qui est en chacun de nous. Un livre qui propose un nouvel art de communiquer, une charte du mieux-être avec autrui et avec soi-même. Un pont entre la psychologie et la spiritualité.
    et

    les souffrances. Sortir des fidélités contraignantes et aller de la fidélité à l'autre à la fidélité à soi. Vivre les deuils successifs de notre existence et en sortir plus grand. Découvrir l'espérance spirituelle qui est en chacun de nous. Un livre qui propose un nouvel art de communiquer, une charte du mieux-être avec autrui et avec soi-même. Un pont entre la psychologie et la spiritualité.


    A propos de l'auteur :

    Psychologue, Jacques Salomé compte, à soixante ans, près d'une trentaine de livres pour la plupart consacrés à la communication au sein du couple et de la famille, notamment Parle-moi, j'ai des choses à te dire (1982), T'es toi quand tu parles (1991) et Papa, maman, écoutez-moi vraiment (1996). Dans le prolongement de son expérience de formateur, il a publié plusieurs ouvrages qui posent les bases d'une réflexion pour un enseignement possible de la communication à l'école, parmi lesquels Si je m'écoutais, je m'entendais (1990) et Pour ne plus vivre sur la planète Taire (1997). Son approche concrète et pragmatique, servie par une expression simple et imagée, lui vaut la faveur d'un très large public, qui a porté son intérêt tant à ses livres - traduits en 27 langues - qu'à ses conférences. Depuis 1981, il se consacre également à son oeuvre romanesque et poétique. Père de cinq enfants, Jacques Salomé vit à Roussillon, en Provence.


    Sommaire :

    Les naissances de ma vie

    Zones d'ombres ou zones de méprise dans notre personnalité

    Violences, blessures, souffrances

    Fidélités, missions réparatrices, injonctions : les répétitions de notre vie

    De la fidélité à l'autre à la fidélité à soi

    Les deuils successifs de notre existence

    Sentiments et ressentis

    L'éphémère de l'émotion

    Le symbolique : de la rupture à la réhabilitation

    A propos des synchronicités

    La parole et les mots

    L'héroïsme au quotidien

    Les risques et les obstacles au changement personnel

    La méthode espère comme cadre de référence pour un changement concret possible

    Charte de bien-être avec soi-même, ou comment accepter d'être un bon compagnon pour soi-même

    Les cadeaux de la vie


     




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  • On ne laisse pas en suspends un amour si longtemps


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  • "TRAVAILLER SUR SOI"...ne veut pas dire s'exercer comme un sportif s'entrainant afin de réaliser quelque chose d'extraordinaire, non il ne s'agit pas de réaliser une sorte d'exploit "spiritualo-psycho-philosopho-chose, ni tout faire pour se transformer soi-même en ce que l'on aimerait être, mais bel et bien justement apprendre QUI on est vraiment, une fois qu'on aura évacué tout ce qui n'est pas réellement "soi".Comprendre par exemple pourquoi on a agit "en contresens" à telle période de notre vie en sachant parfaitement en sa conscience que c'était sans doute une "erreur" mais en s'y jetant quand même à corps et âme perdus, passionnément, jusqu'à souffrir le martyr ou hurler de désespoir à l'atterrissage sur le béton de la réalité...Chuter avec délices comme on s'envole à la conquête d'un rêve impossible et tomber lourdement comme un enfant qui trébuche sur le premier obstacle et s'écorche les deux genoux... j'ai mal maman!


    Oui, travailler sur soi, c'est enfin accepter que CE choix pour idiot, -voire douloureux de conséquences diverses-, qu'il ait été, cette "option" de l'insouciance ou de l'ignorance se révèle, au bout du compte avoir été le Bon choix, parce qu'il nous a conduit "de force" là où l'on ne se serait jamais aventuré de gré sinon, en sachant d'instinct ce qui allait en découler d'ombres et de douleurs...

    Alors au lieu de regretter de n'avoir pas fait "ceci" ou dit "cela" à telle période clef de notre petite existence aveugle, on s'aperçoit un jour de grande lumière que c'était en faisant "de travers" --errant parfois dans le doute, le déchirement et l'affliction-- c'est effectivement à cause de ce "stupide choix" et après avoir emprunté des détours incongrus, riches parfois d'expériences inattendues, c'est grâce à nos égarements et nos erreurs qu'on a fini par dénicher l'entrée cachée et enfin si claire à notre entendement à présent, de ce petit chemin unique qui nous rapproche au mieux de QUI l'on est au plus profond de soi-même...

    Partir à la recherche de cette entente sacrée avec nous-même, c'est de ça dont il est question, pas de faire des exercices mais VIVRE cet être en nous qui se tait depuis si longtemps qu'il ne sait plus qu'il existe... On devient alors comme l'archéologue de notre propre histoire, c'est à dire aussi le reporter et l'acteur au présent de cette histoire personnelle en mouvance que chacun de nous écrit, le temps de son passage furtif sur cette planète bleue.

    Travailler sur soi c'est tout cela, c'est Vivre au plus près de Qui on est vraiment, c'est piocher cette lumière au fin fond de soi, fouiller dans les larmes et la solitude, le rire et le partage, la joie et la peine, au quotidien, avec des phases lumineuses et d'autres horriblement sinistres où rien ne semble "bouger" jusqu'à ce que débarrassé des strates d'empreintes sur notre âme on finisse par SE re-connaître et vivre en parfaite communion avec soi-même/ soi m'aime...

    Un jour j'ai "attrapé" un psoriasis, celà a curieusement (pas tant que ça vous le verrez!) coïncidé avec la période où je suis retournée habiter dans ma plaine, oh ma plaine natale..et c'est un truc horrible, physiquement et moralement pénible...j'avais presque finit par me faire à l'idée d'être "psoriasisée" à vie (mon grand-père paternel en avait sur tout le corps sauf les parties visibles: mains, visage...et en avait beaucoup souffert surtout les dernières années de sa vie) je m'apprêtais donc à assumer ce curieux héritage lorsqu'un soir j'ai dit tout haut, crié presque:
    "mais je n'en veux pas de ce psoriasis, ce n'est pas à moi, ça ne fait pas partie de ma route!"

    Et avant une semaine tout avait disparu, plus rien, sans médicaments (je refusais de prendre de la cortisone ou tout autre pommade) c'est parti comme c'était venu, sans rien faire du tout sinon avoir cette merveilleuse prise de conscience que je portais là un fardeau qui n'était pas à moi et que je pouvais donc m'en défaire pour affronter les miens propres!

    Travailler sur soi c'est devenir QUI l'on est et cela n'est pas donné à travers les livres, les rites ou les prières, c'est une quête, et nous seuls pouvons en découvrir le chemin, les gouffres et les merveilles.. et les partager... comme on partage un moment d'amitié, une histoire d'amour, une joie ou une peine... mais "l'autre" aussi proche soit-il restera définitivement en dehors du SENS profond malgré tous les efforts pour se rapprocher de part et d'autre, car personne ne peut se mettre dans notre propre essence...
    Nous sommes tous identiques et uniques.

    Tous les êtres que l'on rencontre font partie de notre propre voyage vers nous-mêmes, ils nous indiquent parfois des directions, ils peuvent aussi, involontairement nous éloigner du but final -mais c'est à nous de savoir si ces "indications" le long de la route sont ou pas en correspondance avec notre être profond...et pourquoi pas s'égarer de temps en temps hors des buissons de notre sentier... cela fait aussi partie du jeu et l'on apprend toujours quelque chose, si l'on en a envie...

    C'est aussi pour ça que " l'Amour universel " est une voie plutôt facile à arpenter comparé à celle de l'amour dans lequel on s'implique, émotionnellement et physiquement... Aimer de façon privilégiée un être en particulier (parents, amis, amours, enfants) est un sentier plus ardu, parce qu'il réveille non seulement toutes nos peurs et nos angoisses passées, accumulées comme de la poussière durcie depuis l'enfance, voire l'avant-naissance qui sait?, mais encore parce que notre affectif porte aussi toutes les cicatrices, blessures et "ambitions" -conscientes ou pas- de ceux qui nous ont engendrés,
    de leurs ancêtres, et de tous ceux que nous avons connus depuis notre premier sourire...

    N'avez-vous jamais remarqué quelquefois des "vagues" de divorces dans vos cercles amicaux, comme si lorsque un couple prétendu "solide" s'effritait les autres autour étaient atteints également par leurs décombres..et croulaient plus ou moins?

    C'est pour ça que la vie n'est jamais ennuyeuse, il y a toujours un coin de notre âme à défricher, une parcelle sombre à rendre à sa pureté originelle, enrichie de tout ce qui est beau dans les expériences traversées au cours du transit d'un état à l'autre.. J'aime la vie, oh oui je l'aime ma vie, même quand je n'en peux plus, même quand je voudrais disparaître.

    La Vie EST belle à en mourir d'aimer.

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    (...) C'est une conviction communément partagée qu'écrire en berbère pour les Berbères relève d'un choix existentiel qui place l'auteur au premier front de la revendication identitaire.
    Écrire n'est pas pour les Berbères un acte gratuit, un loisir mondain, c'est une résistance.
    Mais cette résistance est-elle rupture, violence ou le dernier chant d'un « signe » qui se meurt ? De plus, la cristallisation de la résistance sur l'écriture ne risque-t-elle pas d'aboutir à une idolâtrie du moyen, à une sacralisation de l'écrit en berbère au détriment de tout autre critère de jugement ? Une résistance littérale, scripturale implique nécessairement des valeurs,
    des idées, si ce n'est une idéologie, communes aux acteurs (auteurs) de
    cette résistance. Or, la posture de l'écrivain « résistant » n'est-elle pas alors problématique ? Où placer les choix esthétiques de chaque auteur ? Interroger les rapports entre
    « écrire et résister » c'est aussi une manière de lire d'un oeil particulier la littérature berbère dont nous postulons l'existence.

    Revue Tifin


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